LE GRAND DEPART
(avertissement : il ne faut pas lire "le livre de THO" comme un bouquin de classe. Promenez vous par les chemins d’écolier, perdez vous, sautez du coq à l’âne et ne vous étonnez pas si le sujet est changeant.)
nous sommes le mardi 03 avril 2007, 05 heures 30 du matin. Je met en italique cette première partie, je ne l'efface pas. Je la réécris. Je la réécris par ce qu'elle m'avait rendue malade et comme il fallait avancer, j'avais écris en ayant la tête ailleur.
Mes deux grosses valises alu avaient été bouclées
mille fois depuis des semaines. Elles auraient appartenues à Grand Père, alors
je les avaient tant briqué qu’elles brillaient comme faites en argent massif.
Travail faisant, j’avais fait une curieuse découverte. Il
poussait de la barbe blanche en quelques endroits sur la surface du métal. Lorsque je nettoyais
cette étrange pilosité, il restait une très légère morsure à
la place. Bien plus tard, j’apprendrais que d'infimes traces de
mercure contenu dans le sel marin provoquait une réaction d’électrolyse au
contact de l’aluminium. Intuitivement,
j’avais remarqué qu’en nettoyant avec de l’eau distillée et de l'huile, la barbe n’apparaissait
plus du tout.
La veille du grand jour, jour ou je prendrais l’avion
pour la France, tante Hélène était venue pour me faire ses adieux.
Tante était venu me rejoindre sur la véranda où j’avais
mes ‘inventions’. Mes jouets, je les fabriquais avec des choses récoltés par ci par là. J'étais en train de rêver à ma petite copine en me balancant sur mon hamac. Je ne la reverrais certainement plus jamais, mais ce n'était pas bien grâve, j'en aurais d'autres, en France, avec de grands yeux bleues. Et puis, elle aussi, elle trouvera d'autres copain.
- tu sais, j’ai quelque chose de très important à te dire.
Mais, je ne te le dirais que si tu me promet de ne jamais en parler à personne.
- … ! uoi !
- oui quoi ?
- oui, je te le promet.
- On t’avait dit que la famille t’envoit en métropole pour te mettre à l’abri des
événements, n'est ce pas?
- M’oui ! je sais, répodis-je trés intrigué.
- Ce n’est pas la seule vérité.
- ah !
- ton père, n’est pas ton véritable père.
- ……. !
- c’était un officier de l’artillerie. Il était déjà marié et
avait une famille en France. ( je ne me rappelais
plus ce que tante avait ajouté)
- ………
le lendemain, toute la famille attendait pour s’embarquer
dans les voitures, il fallait être à l’aéroport de Tân San Nha trois heures
avant embarquement. Moi, j’étais sur le trône. J’avais une colique terrible, j’avais
mal au ventre depuis la conversation avec tante Hélène. Toute la nuit j’allais
et sortait des toilettes. Tante Marie pensait que j’avais trop mangé.
Dans l’immense hall de l’aérogare, nous avions rejoint un petit
groupe d’enfants. J’étais le seul a avoir des bagages. Des sœurs de Saint Vincent
de Paul, très reconnaissable par leur cornette blanche qui battait des ailes
comme une colombe, s’approchaient de nous.
- bonjour messieurs, mesdames,
- !
- c’est ce grand jeune homme qui partira avec le groupe ?
- oui, avait répondu Maman.
- Alors, permettez nous de lui confier ce bébé, nos sœurs de
Paris viendront le lui prendre à l’arrivé.
- !
D’autorité, on me plaçait un nouveau-né dans les
bras.
- mais, il est tout nu ! s’écria Maman.
- On nous l’avait remis à l’instant, là dehors alors que nous
entrions pour vérifier le départ du groupe.
Avec mon un mètre soixante treize, j’étais en effet,
très très grand pour mon age.
Machinalement, j’avais pris la belle écharpe que j’avais
autour du cou et j’enveloppais l’enfant. Cette écharpe était à Grand Père, cela
lui avait été offert par son ami, Monsieur Charles ODAKA.
Alors que l’avions roulait pour prendre de la
vitesse, tous les enfants agitaient les mains devant leur hublot. Moi aussi j'agitais les mains en
prenant garde de ne pas réveiller l’enfant qui dormait depuis que je l’avais
dans mes bras.
Certains pleuraient. Moi, je ne pleurais pas. Je
tremblais simplement en regardant ma famille rassemblée sur les terrasses de l’aérogare
et qui agitaient des mouchoirs blancs. Je tremblais tellement
qu’à un moment l’enfant avait roulé au sol. Je ne pouvais oublier le regard courroucé
de l’hôtesse de l’air qui me criait des mots que je ne comprenais pas. Je ne parlais pas
tout à fait courament la langue de Voltaire.
Le mal de ventre me reprenait, mais je n’allais pas
au toilette. Cela ne servait à rien. Je pensais que j’avais une maladie au
ventre et que cela finira par se passer.
Je m’étais réveillé avec les oreilles qui me
faisaient mal, même qu’elles coulaient. Cela allait mieux lorsque j’ouvrais la
bouche et que j’avalais ma salive. Je n’osais pas en parler à l’hôtesse.
Tous les enfants avaient mal aux oreilles.
Tante Marie avait mis un grand mouchoir blanc dans mes poches, je les utilisais
pour moi et pour nettoyer les joues des autres en les rassurant. Ils étaient très
très jeunes, moins de dix ans.