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LE JOUR OU TOUT AVAIT BASCULE
3 avril 2007

L'ECOLE COMMUNALE

 

Tous les enfants du foyer allaient à l’école. Moi, avec quelques autres, nous étions les moins instruit certainement. Nous n’avions pas de cartable. La salle de classe était dans la mairie. Dans la même classe, il y avait tous les niveaux et le maître enseignait tout le monde en même temps.

 

En hiver, j’allais à l’école en emportant une bûche pour le poêle qui se tenait au milieu de la classe. Le midi, on revenait déjeuner au foyer. On était pas très nombreux et les cuisinières nous mijotaient de bons petits plats. En fait, c’était surtout pour me faire plaisir à moi. J’étais le petit préféré des cuisinières. En plus de balayage des feuilles, j’étais capable de passer tout le temps qu’il fallait pour éplucher les légumes. Lorsque je faisais ces travaux ennuyeux, j’étais ailleurs. Je repensais à la famille et le temps passer.

 

Le soir, tout le monde était là. Les grands, ceux qui allaient à l'école à Tours, étaient rentrés.

 

Comme je n’avais ni leçon ni devoir,  je m’appliquais à déchiffrer les légendes des illustration de quelques gros livres que j’avais déniché dans un placard de la salle à manger. Ces gros livres reliés cuir, relataient les premières expéditions en Indochine. Les gravures représentaient des choses extraordinaires. J’étais loin d’imaginer qu’il y avait, en Indochine, des guerriers qui combattaient les soldats coloniaux, les fameux Pavillons Noirs, des éléphants aussi hauts que les maisons et qu’il poussaient dans la jungle, des champignons gigantesques et qui explosaient en projetant de la poudre. Ma curiosité m’encourageait à lire et je commençais à mieux comprendre le français. d’ailleurs, il était interdit de parler en vietnamien.   

En été, j’aimais bien cueillir et me goinfrer de prunelle. La prunelle était un fruit qui ressemblait à une petite olive mure. Très sucré lorsqu’il était bien mure, il était plus souvent acide et acre. Ces arbustes formaient les haies et tout au long des chemins, on se régalait. Cela nous teintait les lèvres en violet et des chiasses carabinées. Les grands disaient que les grosses coulantes nettoyaient les intestins. On en conservait dans du sel. C’était pour imiter la prune salée séchée que les enfants raffolaient au pays.

 

 

 

  

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LE JOUR OU TOUT AVAIT BASCULE
  • EXODE VERS LA FRANCE. Lorsque j’aurai l’esprit moins préoccupé, je reprendrai ceci pour faire naître d’autres émotions. Je ne me suis jamais lamenté, pour la simple raison que je ne me compare pas. 2013 marque le début et la fin de 1000 et 1 choses.
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